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Le Voyage sans Fin...
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20 juillet 2014

Didi, 31 ans et demi... et le choix d'un monde

A la bibliothèque municipale, un petit livre rouge sur la table des nouveautés attire mon attention. A la lecture des premières lignes, une envie irrésistible de continuer. 

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Extrait de « Toto, 30 ans » de Samuel Lévêque :
« Je suis né en 1984, me voici donc dans ma trentième année. Je pense que le moment est venu de parler un peu plus longuement que ne le font de temps à autre les médias généralistes de ce que c’est d’être un jeune français de 30 ans, en 2014. Français lambda. Issu de la classe moyenne inférieure. […] J’ai eu de la chance, globalement, toujours tiré vers le haut, jamais manqué de rien. Plutôt doué à l’école. J’ai eu de la chance de tomber dans un milieu ni sexiste, ni raciste. On m’a toujours appris à poser des questions, à enquêter, à tolérer, à avoir du recul. Face à la différence, on m’a toujours appris à être plus curieux qu’apeuré […] une sorte de privilège, voire un sacré coup de pouce pour l’avenir. »

[C'est également l'occasion de découvrir le blog de l'auteur, récréatif et réflexif, intitulé "Le lancer de galaxie du dentifrice" (ça ne s'invente pas) sur http://zalifalcam.com/]

Au bout de quelques paragraphes : Putain, j’aurais pu écrire ces lignes ! Choix des études, de l’orientation, choix de la culture, de la démocratisation...
Un style fluide, une expérience de vie pas toujours drôle mais une manière de raconter qui fait sourire… parfois jaune.
L’analyse n’est pas très poussée mais le regard est bien conscient, incisif, désabusé mais endurant. Samuel Lévêque dresse le portrait du trentenaire d’aujourd’hui, profil social de l’intellectuel moyen, la course à l’emploi (tiens… je me sens étrangement concernée), le rapport à l’argent, la précarité, les boulots alimentaires, la Crise, les transports en communs, les écarts de génération, le numérique … Un portrait que je trouve assez juste, la preuve que je ne suis pas la dernière survivante de mon espèce. Mais...

Mais ça m’a tout de même laissé une petite boule au ventre cette histoire, derrière mon sourire en coin. Et l’envie de répondre à ce pamphlet. Y apporter une vision positive de notre génération, de ces situations souvent galères, mais somme toute constructives.
+ Certes, il est difficile aujourd’hui de trouver un emploi. Mais parce que nous ne cherchons pas qu’un emploi, n’importe lequel, mais une fonction, une action qui a du sens surtout. Cela s’appelle « l’embarras du choix », de mon choix, j’assume.
+ Si elle ne détruit pas (et je suis sûre qu’elle le peut aussi), la période de chômage est une expérience de vie et de construction de soi incroyable et inégalable. Se remettre en question pour aller de l’avant et finir par accepter ce que l’on est, que l’on ne peut pas plaire à tout le monde. Une zone d’inconfort, une épreuve qui me permet de découvrir des ressources, de développer des capacités et puiser dans une force encore insoupçonnée.
+ Les difficultés personnelles, tout comme la Criiiiise qui secoue notre monde aujourd’hui, peuvent devenir, si l’on y met l’énergie et la créativité nécessaires, un véritable tremplin vers un monde choisi, débarrassé de ses peurs, de ses incohérences.

A observer le monde qui nous entoure, la débâcle des pouvoirs en place et des politiques progressistes, le réchauffement climatique, la montée des haines en tout genre, on peut facilement se laisser aller soit en râlant (champions du monde !), soit en s’arrachant à cette actualité plus que déprimante.
C’est l’objet du dernier numéro du magazine Manière de voir Le monde diplomatique: Changer la vie, mode d'emploi.

changer la vie

« L’énergie mise par des millions d’individus à résister aux fléaux divers qui menacent l’humanité, leur obstination à imaginer des solutions, à ébaucher les contours d’une société plus juste et plus désirable, leur ardeur à nouer des solidarités pour expérimenter d’autres modes de vie interdisent de désespérer. »
Alors non, je ne suis pas la seule utopiste en ce bas monde, à croire que la difficulté est créatrice d’action, d’innovation et d’amélioration des rapports humains.

Et pour couper court aux rabat-joie et autres complaisants de cette réalité économique morose, sachez que le bonheur peut également être rentable.
L’ouvrage « La France des bonnes nouvelles » rassemble 18 histoires.

la france des bonnes nouvelles

18 aventures économiques basées sur la coopération, la transformation des faiblesses en atouts, l’enthousiasme, le bon sens, l’humain, l’originalité.

 

Pour moi, l’art et les artistes sont les meilleurs ambassadeurs de cette pensée positive. Avec un regard plus que lucide sur le monde et ses travers, ils continuent à créer.
Et comme dirait l’autre :

Créer c'est résister

 

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