De l'art de vivre Ensemble
La Bolivie nous a reçus les bras ouverts. L'accueil y est chaleureux. Les guides touristiques parlent de la rudesse du climat et de la rudesse des gens de l'Altiplano. J'y ai vécu un mois chaud et ensoleillé sous tous rapports ! Le meilleur accueil dont on puisse bénéficier, celui du cœur, de la curiosité aussi, mais toujours celui du respect, sans jugement. Quelques exemples de cet accueil chaleureux et simple à la fois dans le village de Palomar où nous avons été hébergé, au sein de l’internat :
Dès notre arrivée, le directeur (un homme important) a fait lui même le ménage des toilettes (le grand luxe !). Les jeunes internes (tout ce qu’il y a de plus… adolescent) ont dormis à plusieurs dans un lit pour nous laisser le leur (et cela sans nous le faire remarquer, jusqu'à ce que l'on s'en rende compte par nous-mêmes en comptant le nombre de lits manquants… les nôtres !). A la « cantine » on nous a servi la nourriture en quantité. On se souviendra des ces assiettes de soupes énooormes que nous étions toujours les dernières à finir, seules assises sur notre planche de bois ! Lors des Fiestas Patrias (fêtes nationales), nous avons partagé le repas avec les professeurs (des gens importants, un honneur) et l’on a mis à notre couvert des verres et du soda, alors qu’eux-mêmes ne boivent pas à table.
On n’a pas toujours conscience de ces attentions sur le coup, mais c’est ce qui démontre le soin que l’on porte à une personne, même si on ne lui adresse pas la parole parce qu’on ne parle pas la même langue.
L'accueil en Bolivie c'est aussi celui des sœurs d'Azangaro. Elles ont une dévotion envers les autres à vous couper le souffle, mais sans qu'aucune gêne ne s'installe pour autant. Les relations qui règnent dans cette maison sont saines et simples. La paix règne, la bonne humeur et le plaisir l'accompagnent. Jamais je n'oublierai ces femmes et le travail qu'elles accomplissent. C'est grâce à des personnes comme elles que le monde tourne encore rond et tend à être meilleur encore.
Partir un mois avec des personnes qu'on ne connait pas, et pour vivre dans des conditions que l'on connait encore moins est déjà une aventure, et cette appréhension est peut-être ce qui fait que ça fonctionne. Les caractères mis à nu font en sorte d'être compatibles pour la réussite du voyage et de la mission, pour le bonheur des enfants, pour le respect de ceux qui nous soutiennent. Dans ces conditions de vie inhabituelles et un peu difficiles, c'est le meilleur de nous-mêmes et des autres qui s'affirme. A méditer lors du retour à la maison, de la routine et des tracas quotidiens.